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Les syndicats au temps des pharaons

Le titre est trompeur, il n’y pas de traces de syndicalisme dans l’Egypte Antique (pas de confédération des scribes ou d’union des tailleurs de pierre…). Mais il y avait des corporations, et surtout des conflits sociaux ! A tout ceux qui prétendent que seuls les Français pratiquent la grève, et même qu’ils l’auraient inventée d’ailleurs, voici quelques anecdotes historiques pour briller, en réunion CSE, ou durant un repas de famille où notre réputation de râleurs est encore mise au menu.

C’est une bonne situation, ouvrier sur une pyramide ?

Ne nous mentons pas, si on l’étudie selon les standards actuels de l’OIT et du Code du travail, le métier de constructeur de pyramide serait pas aujourd’hui considéré aujourd’hui comme un emploi décent. Cependant, pour l’époque, le secteur présentait certains avantages non-négligeables. Contrairement à une idée reçue et propagée par le péplum les Dix Commandements, les ouvriers n’étaient pas des esclaves (en se replaçant selon les normes de l’époque). Les ouvriers étaient ainsi des hommes libres et rémunérés, en nature puisqu’ils étaient nourris/logés/blanchis. Comme ces frais d’entretien étaient assurés par le Pharaon lui-même, les ouvriers disposaient en quelque sorte de l’équivalent antique du statut de fonctionnaire, ceux-ci étant au service de l’Etat.

On peut même dire qu’ils bénéficiaient de l’ancêtre de la mutuelle car ils étaient soignés en cas d’accident du travail. Les fouilles archéologiques ont permis de révéler de nombreuses tombes d’ouvriers, et les corps exhumés présentaient des traces de blessures ayant fait l’objet de soins, preuve que les travailleurs amochés étaient pris en charge (preuve également que les accidents du travail semblaient légions). Un ancien texte décrit même comment un ouvrier a pu bénéficier d’une amputation par un des meilleurs spécialistes de l’époque après avoir s’être fait écraser le bras par un bloc de pierre. Bien évidemment, selon les standards médicaux actuels, une telle opération serait qualifiée d’acte de torture, mais il s’agit pour l’époque d’une véritable avancée, alors que, dans d’autres civilisations, les ouvriers estropiés auraient été expulsés manu-militari du chantier et laissés à leur sort.

Ce tableau idyllique est cependant à relativiser, puisque les ouvriers recevaient périodiquement l’aide des paysans de la région, tenus de participer à la construction au titre de la « corvée », un devoir de chacun d’aider à la construction des tombeaux royaux entre deux récoltes. On parlera pudiquement de réquisition.

Rejoignez un secteur dynamique : la tombe royale !

La construction de tombes était un peu le secteur porteur de l’époque. Aujourd’hui, le jeune dynamique rêve d’intégrer la start-up nation, il y a 3000 ans, il n’avait d’yeux que pour les tombeaux et l’au-delà. Un pan entier de l’économie gravitait autours de ces chantiers gigantesques (pharaoniques pour faire un mauvais jeu de mots), de la construction elle-même jusqu’à l’entretien des ouvriers en passant par la production des matériaux nécessaires. De multiples corps de métiers étaient mobilisés, entre les maçons, les peintres, les cuisiniers, les sculpteurs, ou encore les scribes. De véritables villes dédiées à l’accueil du personnel ont ainsi été mises à jour à proximité des chantiers de construction, où vivaient les travailleurs et leurs familles. Avec l’agriculture, il s’agissait d’une véritable locomotive économique pour le pays. 

L’émergence d’un secteur dédié a permis l’apparition d’une corporation et, avec elle, d’un terreau favorable à la défense des intérêts communs.

Pour briller au Trivial-Poursuite : connaissez-vous Imhotep ? Certains l’assimilent à l’antagoniste d’un célèbre film des années 2000, pour d’autres, il s’agit d’une réplique tirée d’une comédie plus que culte. Imhotep était en réalité un architecte, à qui l’on doit la première pyramide, la pyramide de Djéser.

En raison d’un mouvement social, la pyramide est fermée

La question à poser pour impressionner son monde : chronologiquement, Cléopâtre est-elle plus proche de la construction des pyramides, ou de l’élection d’Emmanuel Macron ? Les pyramides datent du troisième millénaire avant JC. La pyramide de Kheops a été construite selon les estimations en 2500 avant JC, soit il y a 4500 ans. Cléopâtre (Cléopâtre VII plus précisément) a vécu entre 69 et 12 avant JC, soit il y a un peu plus de 2000 ans. Son règne est donc plus proche de nous que de la construction des pyramides.

La construction des pyramides a été décrite par Hérodote, historien et géographe grec du cinquième siècle avant Jésus Christ, un grand voyageur qui a exploré les différentes civilisations jouxtant la Grèce. Il a notamment décrit les pyramides d’Egypte et s’est intéressé à leur construction. C’est dans l’un de ses ouvrages que figure une anecdote sur un arrêt du travail qui aurait frappé la construction de la pyramide de Khéops, la plus grande des trois.

En effet, les ouvriers recevaient une partie de leur traitement sous forme d’une ration d’ail, un aliment apprécié à l’époque notamment pour ses vertus fortifiantes et médicinales. À la suite d’une suppression de ces rations, les ouvriers ont cessé le travail pour protester. L’issue de cette première grève n’est pas connue, pas plus que les slogans figurant sur les pancartes des protestataires (pas d’ail, pas de pyramide…).

Néanmoins, au sens juridique, il s’agit de la première grève de l’Histoire. Les mauvaises langues retiendront qu’elle été initiée par des fonctionnaires (voir plus haut).

Le saviez-vous : qu’est-ce qu’une grève ? Sur le plan juridique, une grève est une session collective, concertée et complète du travail, en vue de défendre des intérêts professionnels.

Pas de repos éternel pour les mauvais payeurs !

La grève sur la grande pyramide n’est rapportée que par des sources beaucoup plus récentes (relativement parlant). La première grève officiellement documentée date, elle, de 1166 avant Jésus Christ, sous le règne de Ramsès III. Un papyrus rédigé par un scribe chargé de la surveillance des chantiers relate ainsi un conflit social qui s’est déroulé au sein du village de Deir-el-Medineh. Ce village était le lieu où vivaient les ouvriers spécialisés dans la construction des tombes de la vallée des rois, qui formaient ainsi une communauté soudée.

Comme souvent, le blé est le cœur du problème, au sens propre puisque le conflit est venu d’un retard dans le versement des rations alimentaires dues aux ouvriers. Le blé mais également l’eau, les ouvriers se plaignant de la déshydratation (sans eau, ce tombeau sera notre tombeau…). Alors que la situation pouvait déraper dans une révolte violente où le représentant du pharaon aurait fini au fond d’un crocodile, le personnel a plutôt opté pour une cessation du travail et une occupation pacifique du temple local. Dans la théocratie qu’était l’Egypte Antique, les temples et les prêtes étaient en effet les relais du pouvoir royal. Les ouvriers y ont ainsi sollicité le rétablissement de leurs pensions, faisant ainsi le choix du dialogue social. Selon le texte, le mouvement a duré plusieurs mois. Après une série de médiations, les ouvriers ont pu obtenir la satisfaction de leurs demandes, et reprendre le travail.

L’ultime anecdote : d’où vient le mot grève ? Faire grève vient en fait de la place de grève, qui était le nom de l’actuel place de l’Hôtel de Ville, à Paris. Elle se nommai ainsi car il s’y trouvait une grève (les pouvoirs publics font parfois preuve d’originalité pour nommer les lieux) menant à la Seine, une grève s’entendant d’une étendue de graviers et de sable longeant un cours d’eau. Au moyen-âge, les habitants désœuvrés et sans emploi venait sur cette place pour y chercher du travail, car on y trouvait un port qui avait toujours besoin de bras. Faire grève signifiait donc se tenir sur la place de grève dans l’attente d’un travail, la version médiévale de Pôle Emploi. Nos voisins anglo-saxons utilisent le terme « strike » pour désigner une grève, venant du vieil anglais strican, signifiant « coup ». Les ouvriers mécontents avaient en effet pour habitude de frapper leurs outils l’un contre l’autre, pratique nommée le striking.

Nos voisins anglo-saxons utilisent le terme « strike » pour désigner une grève, venant du vieil anglais strican, signifiant « coup ». Les ouvriers mécontents avaient en effet pour habitude de frapper leurs outils l’un contre l’autre, pratique nommée le striking.

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